Durant le week-end
du 14 au 15 juin s'est déroulé le 65ème Bol d'Or du Léman. Cinq cent
soixante-neuf voiliers se sont affrontés sur un trajet Genève-Bouveret
et retour, démontrant ainsi que cette course est bien la plus grande
régate européenne organisée sur un plan d'eau fermé.La canicule et des coups de vent violents ont mis les nerfs des
concurrents à rude épreuve. Ainsi du calme plat on est passé
brusquement à des vents
redoublant de force, pour atteindre à certains endroits 40 nœuds. Des orages de grêle, de violents orages, des feux d’avis de tempête sur les rives, une panique sur
l’eau, bref un Bol d’Or dantesque.
Le résultat est éloquent; un bateau coulé, quatre retournements de
multicoques, une collision entre deux monocoques, une dizaine de bateaux
démâtés et une centaine d'abandons. |
Pour cette régate, Le Doyen avait mobilisé deux équipages, huit hommes au
total y compris des plongeurs et leur équipement pour assurer la sécurité des concurrents dans son secteur.
Aux alentours de 17h des violents orages se sont abattus sur le haut-lac.
Observé depuis le bord, la vedette d'intervention du Doyen est engagée pour
un catamaran de type Formula 28 qui s'est couché avec quatre équipiers au
large de Vevey. Deux des membres de l'équipage sont éjectés du bateau alors
que le catamaran qui n'est pas encore complètement chaviré est entraîné
au large par des vents violents. Les deux naufragés seront récupérés avant
l'arrivée de notre bateau sur zone, par une unité de la CGN qui se trouvait
à proximité.
"OBSTINATION" est le nom de
ce voilier, et s'est effectivement avec obstination que son équipage
français de la région de Toulouse ainsi que les gars du Doyen ont
"bataillé" pendant presque deux heures pour tenter de retourner le catamaran
chaviré avec son mât de 14,70 mètres et toutes ses voiles dehors.
Plusieurs tentatives ont échoué malgré la poussée des deux moteurs
turbo-diesel de notre vedette, développant 330 chevaux à pleine puissance.
Récupéré par notre unité de soutien "Le Cdt Le Prieur II", les
deux équipiers manquants sont ramenés sur zone pour aider leurs coéquipiers qui
ont passé plusieurs heures dans l'eau et sous la pluie.
Chaque tentative de le redresser avec la corde de remorquage attachée sur une des deux poutres
transversales du voilier,
provoquait systématiquement une dérobade de celui-ci qui finissait immanquablement
par replonger.
En accrochant la corde en "Y" sur chacune des deux poutres du
catamaran (en bleu sur le schéma ci-dessous), celui-ci était tenu perpendiculaire
pendant la traction et notre vedette n'avait plus qu'à fournir la puissance nécessaire pour lever
le flotteur "B" et finir de retourner le voilier.
Aucun dégât important constaté lors de ce renflouage, malgré la
bonne taille de ce bateau d'une longueur de 8,53 m (28 pieds).